• Ici il fait très chaud

    Et très ensoleillé

    Il faut vous dire aussi qu'on attend un bébé

    Voilà donc que ça sonne

    Cela doit être lui

    Ses deux mains dans les poches regorgeantes d'utopies

    Certaines réalisables, et peut-être d'autres pas

    Qu'importe du moment qu'il ne marche pas au pas,

    Au pas des bienheureux, et des simples d'esprit

    Qui promettent la lune

    A la pointe de l'urne.

     

    Oh bien sûr il est triste, et pas trop sûr de lui

    Il n'a jamais pensé qu'était simple la vie

    Il n'a rien clé en main, pas de bonheur parfait

    Et ne prétend résoudre les problèmes d'un trait

    Il pense seulement, et lui donne raison

    Que le pouvoir corrompt et puis sans faux-semblants

    Il s'en va travailler aux avenirs chantants.

     

    Vous auriez préféré, il en est détestable

    Qu'il aille grossir les rangs des volailles pensantes

    Qu'il se choisisse un chef, un guide ou bien un sage

    Et qu'il aille de son chef adresser leurs messages

    Leurs sourires dans ses lèvres, et sans trop de questions

    Aurait été heureux en suivant les dictons

    Se sentirait plus fort, et bien plus élogieux

    Dans le décors flambant de qui se prête au Jeu

    Du réalisme rampant...

     

    N'est-il pas plus naïf, et plus déraisonnable

    De penser qu'un seul être fait le bonheur de tous

    Que des gens associés et un peu responsables

    Ne feraient que se mener eux-mêmes au fond du gouffre

    Si cela est raison pour les intellectuels

    Si cela est légion pour qui s'compte à la pelle

    Il n'en est rien pour lui...

     

    ... Cette fille ou ce fils, avec son cri maudit.


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  • Je suis le scolopendre revenu fourbu

    De ces guerres intestines que je contais jadis

    Perdus dans le désert et l'âme vide et nue

    Ayant perdu mes pairs je recherche mes fils

     

    Dans la moindre interstice sous le moindre rocher

    Au plus profond des failles emplies de sécheresse

    Sous mes derniers auspices dans le moindre orifice

    J'espère entendre hurler ce qui fut leur détresse

     

    Et je bannis alors ces discours de prêcheurs

    Que rien n'est pertinent d'agir l'environnement

    Qu'il fait bon dos d'avoir cette paix intérieure

    Pour qu'elle puisse s'expanser à l'aube de mille ans

     

    Que le bonheur s'obtient à l'intérieur de soi

    Dès lors que nos pardons aient touché nos racines

    Mais ils gardent sourire, aussi mon corps est froid,

    Se sachant à l'abri des révoltes assassines

     

    Je vais de dunes en dunes, de vallons en vallons

    Et les scorpions en fuite ont transmis aux crotales

    Ce qu'il reste de moi, leurs désapprobations

    Le venin, le soleil, et mon sang qui s'emballe

     

    Je recherche mes fils et mes filles d'autrefois

    Pour pouvoir esquisser un semblant de caresse

    Et serrer de mes pinces l'allégresse du choix

    Et transmettre l'espoir qu'un nouveau jour se naisse

     

    Après le sable fin l'horizon de rocailles

    Et peut-être après ça la civilisation

    Et ma morsure en berne, et la soif qui tiraille

    Et de me faire admettre au royaume des pions


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  •  

    « Je suis un artiste »

    -         Vraiment, comme vous avez du mérite! 

    -         Je sais, je sais, je suis libre, vous ne l'êtes pas,

    Votre salive est dans ma voix...

    -         Il en faut pour rendre le monde un peu plus beau, pour faire rêver un peu,

    Pour vivre nos contraintes au mieux.

    Vous vivez de votre plaisir, car vous avez l'aptitude

    Nous avons celle du travail à la chaîne,

    Et de la perte d'altitude...

    -         Je vis de mon talent, et puis de votre argent,

    Je vis de vos concepts de me trouver charmant

    Je dénonce en chanson et je suis payé pour,

    ce monde mercantile, vos manque de carrefour

    -         Comme il est raffiné, et comme il est subtil

    Et vous en conviendrez, le temps libre a du style

    Qu'il est bon de permettre qu'on s'éreinte pour vous

    Nous avons la sueur et puis le ventre mou

    Et vous, avez l'audace de trouver pertinent

    De vivre de notre vie en peignant, en chantant

    Vous êtes un Dieu-vivant...

    -         Oui l'Art n'est pas donné, il faut le travailler

    Et il faut se permettre quelques grasses matinées

    Des sorties entre amis du même milieu que nous

    Pour en refaire le monde 'vec du bonheur partout

    Nous sommes privilégiés d'avoir su apporter

    Quelques tâches de miel dans vos absurdités

    -         Et nous continuons à travailler dans nos usines, dans nos bureaux

    Pour vous permettre d'imaginer notre monde plus beau

    Que ferions nous sans vous?

    -         Si l'on n'existait pas, ce serait un peu morne

    -         Sans vous en tant qu'artiste, vous resteriez des hommes

    Et des femmes en somme.

    Vous travailleriez peut-être un boulot qui ennuie

    Des journées de 8 heures, et sans aucun répit

    Vous seriez fatigués et le soir rentrant

    Vous vous écrouleriez dans vos appartements

    Vous auriez les idées, certes, mais par manque de temps

    Ne pourriez les écrire, les peindre, les fredonner, les sculpter et pourtant

    Vous seriez comme nous, comme la majorité,

    A vouloir du temps libre permettant de créer

    Rendre la vie plus belle, et à notre portée...

    Et cette absence d'art qui alors jaillirait

    Serait un vide atroce qu'on ne supporterait

    Et alors nous exigerions le partage

    Du travail, des richesses,

    Pour qu'on soit tous artistes

    Mais sans que ça vous blesse.......


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